TOULOULOU, si zot tchò fèb…

Après un triptyque consacré aux communautés féminines, puis une série de projets sur patins à roulettes, Marta Izquierdo entame un nouveau cycle Carnaval & Cabaret avec ce projet dédié à la figure féminine toute puissante des bals parés-masqués Personnage entièrement dissimulé sous son costume, le TOULOULOU tire son pouvoir de l’anonymat, ce qui lui permet, pendant les trois mois que dure le carnaval guyanais, de renverser les hiérarchies sociales. « Ce sont ces femmes, souvent soumises aux abus d’autorité, au harcèlement, aux violences (…) qui décident qui danse et qui fait tapisserie toute la nuit. Lascivement ou prudemment. Le cavalier choisi ne peut que trébucher dans l’embuscade. (C. Taubira) ».

En dialogue avec Muriel Merlin Vidil, une première phase de recherche associe cinq artistes chorégraphiques guyanais·es ainsi que des spécialistes de danses baroques, traditionnelles et du jeu masqué afin de remonter aux sources créoles du vocabulaire chorégraphique du Touloulou (France hexagonale, Guyane, Bénin, Espagne).

La phase de création s’articulera à partir des costumes qui, par couches successives, déforment, métamorphosent et réinventent les corps carnavalesques. Des ateliers auprès d’ensembles amateurs permettront de recréer au plateau l’intensité visuelle et sensorielle d’une foule organique saturant l’espace de ses corps dansants. Le projet est aussi une opportunité d’aborder la question coloniale, plus que jamais au cœur des tensions sociales et politiques actuelles en Afrique et dans les territoires d’outre-mer.